Réponses d’Emeric Lebreton, directeur d’Orient’Action, organisme de formation spécialiste du bilan de compétences et du conseil en évolution professionnelle. Pourquoi faire un bilan de compétences ?L’objectif principal du bilan de compétences est de définir un projet : à la fois personnel et professionnel. Choisir un nouveau métier ou évoluer dans sa carrière c’est aussi quelque part, changer de vie. Souvent, derrière le bilan de compétences, il y a un fort désir de changement, d’être plus épanoui dans son travail, mieux dans sa peau. Quelles démarches doit faire le salarié ?Le plus simple est de contacter un centre, de prendre rendez-vous et de rencontrer un conseiller. Il/elle écoutera les besoins du demandeur et répondra à ses questions concernant leurs démarches. Le bilan de compétences s’adresse-t-il aux demandeurs d’emploi ?Les demandeurs d’emplois peuvent bénéficier d’un bilan dans le cadre de l’AIF mais la démarche est assez complexe. Il faut tout d’abord s’adresser à un conseiller Pôle Emploi. La demande doit avoir un sens dans le cadre de la recherche d’emploi et permettre au demandeur de trouver par la suite un emploi pérenne. Il faut donc pouvoir justifier cela auprès du conseiller. Celui-ci leur demandera dès lors de contacter plusieurs centres de bilans de compétences afin d’obtenir des devis.Quelles sont les étapes d’un bilan de compétences ?En général aujourd’hui, un bilan de compétences est individuel et dure 24 heures, réparties sur 6 à 8 rendez-vous avec un conseiller. Il faut compter une durée globale d’environ 3-4 mois. Il y a plusieurs étapes. En premier lieu nous travaillons sur les aspirations de la personne : « quel sens je souhaite donner à ma carrière ? », « quels sont mes besoins ? » (gagner de l’argent, avoir du temps pour ma famille ou mes passions…). Puis on travaille sur les compétences et les potentiels de la personne, ce qu’elle est en capacité de faire en lien avec les opportunités d’évolution en interne ou en externe. On sort toujours changé(e) d’un bilan de compétences : s’il n’apporte rien de neuf, il est possible de creuser une idée déjà existante, d’aller plus loin. Le bilan de compétences permet de faire des choix cruciaux pour son avenir, de mieux se connaître, de développer sa confiance en soi. C’est un facteur de réussite et d’épanouissement personnel. Comment financer son bilan de compétences ?Il y a quatre manières de financer son bilan :- via le DIF (jusqu’au 31 décembre 2014) : la demande se fait à l’employeur par courrier accompagné du programme de la formation souhaité ainsi que d’un devis.- via le Fongecif ou l’Opacif de votre secteur : votre bilan de compétences est intégralement financé dans le cadre de vos droits à la formation. Dans ce cas précis, il n’est pas nécessaire d’informer l’employeur de sa démarche. Cependant ces organismes financent surtout les publics prioritaires comme les salariés en cours de licenciement, faiblement qualifiés… Le principal inconvénient est le délai de 60 jours à prévoir avant d’avoir une réponse.- via Pôle Emploi : le bilan de compétences peut être financé via l’Aide Individuelle à la Formation (AIF) et votre DIF portable par le biais de Pôle Emploi. En tant que demandeur d’emploi, vous avez aussi le droit de réaliser un bilan de compétences afin de redéfinir votre projet professionnel et rebondir plus rapidement.- via un financement personnel : c’est la solution la plus simple et la plus rapide pour financer son bilan de compétences sans inconvénients et démarches administratives. Le prix d’un bilan de compétences peut varier de 1500 à 2500€ selon la prestation, le lieu, le centre…Avec l’instauration du Compte Personnel de Formation (CPF) au janvier 2015, pourra-t-on encore faire des bilans de compétences ?Aujourd’hui, en l’état actuel des textes, faire un bilan de compétences ne sera plus aussi facile pour les salariés. Les possibilités seront réduites, car les bilans seront financés par les OPACIF (financeur du CIF), les demandeurs d’emploi en seront donc les principaux bénéficiaires. Pour vous donner une idée, chez Orient’Action, 50% des bilans de compétences sont financés dans le cadre du DIF pour les salariés. Si l’on considère qu’une partie de notre activité sera reporté sur les demandeurs d’emploi et que certains employeurs accepteront de financer eux-mêmes les bilans de leurs salariés, nous risquons tout de même de la voir réduire de 30%.La logique voudrait que les spécialistes du bilan de compétence comme Orient’action « récupèrent » le fameux Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) instauré par la réforme (normalement gratuit et réalisé en dehors de l’entreprise). Seulement, 4 opérateurs ont déjà été désignés pour prendre en charge le CEP : l’Apec, ainsi que des « opérateurs régionaux désignés », a priori les Opacif, Pôle Emploi, Cap Emploi, les Missions locales, et les Fongecif. Pour le moment, on ne sait donc pas encore comment tout cela va s’articuler, et si les spécialistes du BdC pourront faire du Conseil en Evolution Professionnelle…
Pourquoi faire un bilan de compétence
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